Moisson de blé 2024 : des impacts sur les exploitations et sur les exports
Trésoreries mises à mal, réorientations voire arrêts d’activité, moindre présence de la France sur le marché mondial : l’économiste Thierry Pouch revient sur les répercussions possibles de la moisson très décevante de blé tendre français.
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Avec une production en recul de 25 % par rapport à 2023, cette moisson catastrophique de blé tendre en France devrait laisser des traces. Thierry Pouch, responsable des études économiques et prospectives à Chambres d’agriculture France, aborde ces répercussions dans un épisode de podcast.
Du côté des marchés, cette faible récolte va logiquement poser des questions en termes de disponibilités. Il n’y aura « pas trop de problèmes pour faire de la farine et du pain » sur le marché français au cours de la campagne 2024/25, mais on devrait assister à « une contraction du surplus exportable » vers nos principaux clients.
Les exportations françaises de blé tendre vers les pays tiers, comme l’Algérie, risquent ainsi de baisser de 26 % sur cette campagne.
Une situation qui pose problème, car la France, moins présente sur les marchés mondiaux, va les « laisser ouverts à des concurrents comme la Russie, les États-Unis et l’Argentine », forts de récoltes abondantes, donnant lieu à « une concurrence extrêmement vive sur le marché international pour capter la demande », « très soutenue ».
Des trésoreries endommagées
L’expert souligne aussi la question de l’accompagnement des céréaliers dans cette phase compliquée, qui « a endommagé et endommagera leurs trésoreries ».
Il revient sur les mesures de soutien mises en place à ce jour par les pouvoirs publics : activation du dispositif de gestion des risques climatiques, indemnité de solidarité nationale, dispositifs assurantiels, versements anticipés des aides Pac à hauteur de 70 % d’ici à octobre, dégrèvement de la TFNB, report de certaines cotisations.
Autre conséquence majeure : face à ces difficultés économiques, certains agriculteurs risquent de quitter la profession, ou de réorienter leurs assolements sur la prochaine campagne, alerte Thierry Pouch.
Un point « important dans un contexte de souveraineté alimentaire, et surtout de préoccupations quant au renouvellement des actifs agricoles pour les prochaines années ».
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